LE CHANT: MON ADN

Chanter, pour moi, ce n’est pas juste pousser des notes ou faire joli. C’est un peu comme respirer plus profondément, comme me reconnecter à quelque chose d’essentiel et d’invisible. Depuis toujours, j’ai cette forte passion pour le chant et de là j’ai commencé la chorale à 8ans . Quand je chante, je sens que ça me dépasse, que c’est à la fois un geste intime et à la chorale un vrai moyen de faire prier les gens et me faire prier moi-même de la meilleur manière selon moi. Ce que j’aime dans le chant, c’est qu’il n’y a pas besoin de grand-chose :la voix, peut être les harmonies et la passion . C’est peut-être l’une des formes d’expression les plus brutes et les plus sincères qui existent. Le chant m’a permis non seulement de m’exprimer , mais aussi de casser ma timidité et m’a relevé dans des moments compliqués . Quand je chante, je découvre que la voix porte des émotions que je n’arrive parfois pas à exprimer autrement. La joie, la peine, le doute, l’espérance… Tout passe par la vibration, par le timbre, par ce petit frisson qu’on ressent quand on laisse sortir une note qu’on n’osait pas et cela se manifeste plus encore dans le chant liturigique. C’est comme si je me parlais à moi-même, tout en parlant aux autres. Comme si la voix devenait un pont entre l’intérieur et l’extérieur. J’ai aussi remarqué que le chant m’a appris à mieux écouter. Écouter ma respiration, écouter le silence entre les notes, écouter les autres aussi. Chanter seul, c’est déjà un voyage, mais chanter avec d’autres, c’est une énergie différente, presque magique que j’expérimente depuis déjà longtemps. Il y a ces moments où nos voix se mêlent, se cherchent, s’accordent, et tout à coup on sent qu’on fait partie d’un ensemble, qu’on n’est plus seul. Je pense que c’est ça aussi qui me touche : le chant nous rassemble, même sans mots. Dans une foule, dans une chorale, ou simplement entre amis, il suffit d’une mélodie connue de tous pour que les barrières tombent, que la joie s’élève et surtout que le divertissement devienne  utile. C’est comme si nos différences s’effaçaient et qu’on partageait la même émotion, le même souffle.

 

    Le chant, c’est aussi un apprentissage. Avant, je pensais qu’il fallait juste « avoir une belle voix ». Mais j’ai découvert qu’il y a tout un travail derrière : apprendre à respirer, à placer sa voix, à sentir les résonances dans le corps, à oser lâcher prise. Et plus je chante, plus je comprends que ce travail technique n’est pas là pour tout contrôler, mais plutôt pour libérer ce qu’il y a d’unique dans ma voix. Ce qui me fascine, c’est que chacun a une voix qui lui est propre, comme une empreinte. Parfois, on se compare aux autres, on aimerait avoir telle puissance ou tel timbre, mais au fond, ce qui touche vraiment, c’est l’authenticité. Une voix imparfaite mais sincère peut émouvoir bien plus qu’une voix parfaite mais sans âme. Chanter, c’est accepter de se montrer tel qu’on est, avec ses forces et ses fragilités. J’aime aussi l’idée que la voix évolue avec nous. Elle change selon notre âge et je suis d’ailleurs un résultat de ce changement car je passe de la voix Soprano à la voix Alto avec ma puberté. Parfois plus claire, parfois voilée, parfois cassée… Et c’est normal. Elle raconte ce qu’on traverse. En chantant, je me rends compte que je ne suis jamais tout à fait la même personne, et c’est ce qui rend chaque chanson unique, même si je la chante cent fois. Il y a des jours où je chante pour me consoler, d’autres pour célébrer, et parfois juste pour le plaisir de faire vibrer l’air. Même un simple murmure peut suffire. Le chant n’a pas toujours besoin d’être fort ou spectaculaire ; parfois, la douceur touche plus profondément. J’aimerais que chacun ose chanter, même ceux qui disent qu’ils « chantent faux ». Parce qu’en réalité, chanter, ce n’est pas forcément faire un spectacle. C’est se faire du bien, libérer des émotions, reprendre confiance en soi. La voix, c’est un instrument qu’on porte en soi, et qu’on peut réveiller à tout moment.

Pour moi, le chant, c’est aussi une forme de méditation. Quand je chante, je me concentre sur ma respiration, je suis dans l’instant présent. Les soucis s’éloignent un peu, je ne pense plus qu’au son, à la mélodie. C’est comme une bulle où je peux me retrouver, où le temps s’arrête. Chanter, c’est aussi voyager. À travers les styles, les langues, les histoires qu’on raconte. Grâce à ma chorale , je peux chanter des chants de divers pays (environ 6) et cela représente une vraie richesse. Une chanson peut me transporter dans un autre pays, une autre époque, ou me rappeler un souvenir oublié. C’est comme une mémoire vivante, qu’on porte en soi et qu’on transmet. Ce que je trouve beau, c’est que le chant n’a pas besoin d’être compris pour être ressenti. Même si on ne parle pas la même langue, on peut être touché par la tristesse d’une voix, ou par la joie d’un refrain entraînant. Il y a quelque chose d’universel dans la voix chantée, qui dépasse les mots. En y repensant, je me dis que le chant est peut-être une façon de dire « je suis là », d’affirmer notre existence et notre sensibilité. Dans un monde bruyant, où tout va vite, chanter, c’est ralentir, écouter, et se souvenir qu’on est vivant. C’est ça que j’aime et que j’essaie de cultiver chaque jour : ne pas chercher la perfection, mais la sincérité. Ne pas avoir peur de ma voix, même quand elle tremble. Parce qu’au fond, c’est cette part fragile qui touche le plus, qui parle vraiment aux autres. Et puis, chanter, c’est partager. Même si c’est juste quelques notes pour quelqu’un qu’on aime, ou un refrain chanté ensemble, ça crée un lien invisible, un petit moment d’humanité. Et je trouve que ces moments valent tout l’or du monde.

 

Voilà pourquoi le chant est si important pour moi. C’est bien plus qu’une activité ou un hobby : c’est une façon d’exister, de ressentir, de transmettre, d’aimer, de m’évader. C’est ma voix, mais c’est aussi un peu de mon âme qui passe à travers chaque note. Et rien que pour ça, je continuerai à chanter, encore même quand ma voix est cassée, qu’elle part je ne cesserai de chanter